Suite à la publication de la PPE, une quarantaine d’acteurs du secteur du gaz naturel renouvelable ont lancé un appel à Emmanuel Macron pour faire évoluer la place du gaz dans la transition énergétique.
L’incompréhension régnait chez les acteurs de la filière gaz naturel renouvelable en France suite à la publication de la Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE). Fin février, ce sont plus de quarante d’entre eux qui ont lancé un appel à Emmanuel Macron au sujet de la place du biogaz, de l’hydrogène renouvelable ou encore du méthane de synthèse dans le bouquet énergétique de la France. Car force est de constater que les objectifs fixés dans la PPE ne sont pas de nature à soutenir comme il se doit le filon.
Des collectivités territoriales, des industriels mais aussi des associations interprofessionnelles de même que des think-tanks et des associations environnementales ont co-signé une tribune dans laquelle ils plaident leur cause: « Nous ne pouvons nous passer d’une filière qui crée des revenus pour les agriculteurs, des emplois non délocalisables et contribue à la préservation des ressources et à la lutte contre le changement climatique« .
Plus encore, l’association France gaz renouvelables estime que « le projet actuel de loi [sic] remet en cause l’objectif inscrit dans la loi de transition énergétique de 2015 de 10 % de gaz renouvelable dans la consommation totale de gaz en France en 2030″. Les acteurs du secteur réclament ainsi que « les autorités compétentes [donnent] à cette filière les moyens de se développer à la hauteur a minima des objectifs de la loi« .
Le gaz naturel renouvelable déclassé dans la PPE
Si les acteurs de la filière sont montés au créneau c’est en raison des objectifs de la PPE quant à la place du gaz renouvelable revus à la baisse. La PPE prévoit ainsi que le biogaz injecté ou utilisé couvre l’équivalent de 6% à 8% de la consommation de gaz d’ici 2028 contre 10% initialement prévu dans le plan datant de 2015, un plan consécutif aux accords climatiques de Paris.
Qui plus est, le gouvernement encadre plus strictement son soutien aux projets d’infrastructures de production de gaz renouvelable. Il conditionne cet objectif à une réduction des coûts. Les projets d’appels d’offre liés au biométhane seront retenus si et seulement s’ils parviennent à atteindre un coût égal à 67 euros en moyenne par mégawattheure en 2023 et même 60 euros en 2028. Le ministère de la transition énergétique avance en effet que « Si ce prix moyen n’est pas atteint, les volumes alloués seront réduits« .