Souhaitant s’imposer comme le « premier territoire à hydrogène en Europe« , la région Auvergne vient d’investir 8 millions d’euros au capital de la société Hympulsion. Elle est en charge de déployer 20 stations de recharge en hydrogène dans toute la région.
Comment développer le filon de la mobilité à l’hydrogène sans développer en amont celui des stations de recharge? Cette problématique est – avec celle de la production – centrale au développement du secteur. L’ancien ministre de la Transition écologique et solidaire Nicolas Hulot avait lancé en juin 2018 le Plan Hydrogène, soutenu par une enveloppe de 100 millions d’euros dévolue à accompagner les initiatives en la matière : « L’hydrogène peut devenir l’un des piliers d’un modèle énergétique neutre en carbone. Cette molécule, qui renferme énormément d’énergie, va devenir indispensable compte-tenu de l’étendue de ses propriétés : elle permet de stocker l’électricité, d’alimenter des voitures, de recycler du CO2, de rendre les processus industriels plus propres… La France est à la pointe sur cette filière, et je veux lui donner les moyens de conserver son avance au cœur d’une compétition mondiale déjà féroce car elle constitue un atout pour notre indépendance énergétique mais également un immense gisement d’emplois. Le plan Hydrogène doit être l’impulsion qui va mettre en mouvement cette filière d’excellence pour démocratiser, à-terme, les usages de cette énergie dans notre quotidien. »
L’Auvergne-Rhône-Alpes, n°1 de l’hydrogène en Europe?
Depuis, les acteurs publics et privés s’activent et la région Auvergne-Rhône-Alpes, dont le président n’est autre que Laurent Wauquiez, vient de passer la vitesse supérieure.
La région a en effet récemment fait savoir qu’elle investissait 8 millions d’euros au capital de la société Hympulsion. Le cœur d’activité de la société étant l’installation et l’exploitation de stations de recharge hydrogène. Dans le viseur se trouvent non moins de 20 stations qui seront rapidement installées dans toute la région.
Avec cet investissement, la région Auvergne-Rhône-Alpes s’adjuge 33% du capital de l’entreprise, ce qui en fait le tout premier actionnaire. Aux côtés de la région Auvergne-Rhône-Alpes on trouve des grands noms du secteur privé et public : Michelin avec 22,8% des parts, Engie avec 22,8% également mais aussi la Caisse des Dépôts (16,9%) et le Crédit Agricole (4,6%).
Un investissement qui n’a rien d’anodin et qui est on ne peut plus stratégique. Laurent Wauquiez ambitionne de faire de la région le « premier territoire à hydrogène en Europe » car selon lui 80% des acteurs industriels de la filière sont implantés sur le territoire.
Un investissement qui s’inscrit par ailleurs dans un projet plus large, celui baptisé Zero Emission Valley et qui comporte en parallèle la mise en circulation de 1 000 véhicules hydrogène. A ce titre, un partenariat public-privé doit permettre de proposer à terme des véhicules hydrogène au même prix que les véhicules diesel. En parallèle, la région avance que la production d’hydrogène sera renouvelable, soit à partir d’électrolyse et d’énergies vertes.