Le groupe Engie a fait savoir qu’il allait investir 800 millions d’euros sur cinq ans pour développer le filon du biogaz en France et surtout pour faire baisser les coûts qui pèsent sur toute la filière.
C’est au cours de l’inauguration de la nouvelle unité de méthanisation de Beauce Gâtinais dans le Loiret, dans la commune d’Escrennes, que la directrice générale d’Engie – Isabelle Kocher – a fait savoir que le groupe visait haut et loin pour la filière biogaz. Le groupe énergétique français, qui a cédé son portefeuille dans le GNL à Total entre autre, se réoriente désormais vers les nouvelles énergies. Le biogaz est dans le viseur de l’opérateur historique qui ne compte se laisser doubler par ses concurrents. Isabelle Kocher a ainsi déclaré à la presse :« Nous allons calibrer un développement qui est assez important, qui va nous conduire à mobiliser, avec nos partenaires évidemment, jusqu’à 800 millions d’euros à l’horizon 2023 ».
Une somme qui devrait même atteindre la barre des 2 milliards d’euros d’investissements dans un horizon un peu plus lointain, soit d’ici 2030. Le groupe planche ainsi sur une production égale à 5 térawattheures de biométhane par an.
Si la montée en puissance de la production de biogaz est un objectif clairement affiché par Engie, la mise en place d’une économie d’échelle l’est tout autant : « Notre objectif, c’est de gagner entre 30 et 40% en termes de coûts de ces filières à l’horizon 2030, pour une raison simple: ça permettra la parité en termes de coûts avec le gaz naturel. C’est ça l’objectif ». La DG d’Engie faisant même le parallèle entre les gains de productivité gagnés sur le solaire en dix ans, pour des coûts réduits de dix fois, et le biométhane.
Les propos de la directrice générale d’Engie quant à la nécessité d’abaisser les coûts de production du biométhane pour pérenniser et développer l’activité ont été repris par l’actuel ministre de la Transition écologique François de Rugy : « Pour développer les énergies renouvelables (…) il faut qu’on atteigne de plus en plus un prix qui soit celui du marché. C’est le cas pour l’éolien et le solaire photovoltaïque » mais pour le gaz renouvelable c’est encore un chemin un peu plus long, on est encore plus loin en termes de prix et c’est pourquoi nous avons demandé un effort aux industriels pour qu’ils puissent faire baisser les coûts de production ».
Le ministre s’est montré favorable à la mise en place de « méthaniseurs à grande échelle » tout en étant enclin à « revoir » les éléments du contexte réglementaire de nature à influer négativement sur le coût de la filière dans son ensemble.
Pour rappel, la France s’est donné comme objectif de parvenir à atteindre la barre des 10 % de biogaz dans sa consommation totale de gaz naturel d’ici 2030.