Delta Green : le 1er immeuble mixte qui tourne à l’hydrogène

Dans la périphérie de Nantes, un immeuble mixte – logements, commerces et bureaux – est sur le point d’être autonome en énergie. De l’énergie photovoltaïque qui par électrolyse permet de générer de l’hydrogène utilisé pour différents usages. Un projet encore trop esseulé en France en comparaison avec l’excellent exemple du Japon.

Le Plan Hydrogène échafaudé par Nicolas Hulot – le « plan de déploiement de l’hydrogène pour la transition énergétique » – met essentiellement l’accent sur la mobilité et l’industrie, et très peu sur le bâtiment. L’ancien ministre souhaite voir au moins 5 000 véhicules hydrogène sillonner les routes de France et 100 stations de recharge être mises en place. Car il est écrit dans le texte que « L’hydrogène permettra de répondre au problème de l’intermittence des énergies renouvelables, notamment parce qu’il offre une solution de stockage et de flexibilité, au service des infrastructures et des besoins thermiques des bâtiments, évitant ainsi des renforcements de réseaux ».

Développer l’hydrogène d’origine renouvelable au sein des bâtiments résidentiels, industriels ou encore tertiaires est pourtant un axe qui devrait être prioritaire. Se focaliser sur la seule activité du transport pour limiter les émissions de GES n’est pas suffisant. Le Japon l’a bien compris avec l’équipement de non moins de 250 000 logements en pompes à chaleur hydrogène. Avec à la clé pour certains une autonomie énergétique qui de facto réduit sensiblement le recours aux énergies fossiles.

Une expérience similaire a été menée avec succès dans la région de Nantes, à Saint-Herblain. Le bâtiment de bureaux, de commerces et de logements Delta Green est le premier du genre en France à fonctionner en partie grâce à l’hydrogène issu de l’énergie solaire. Sur le toit du l’immeuble de 8 000m², trois champs de panneaux solaires produisent de l’électricité qui scinde la molécule d’eau en oxygène rejeté dans l’atmosphère et en hydrogène.

L’hydrogène ainsi produit par électrolyse est stocké dans une pile à combustible pour être utilisé à nouveau en électricité. Soit pour le bâtiment, soit pour recharger des véhicules hybrides en autopartage. La boucle est bouclée. Pour le promoteur immobilier à l’origine du projet « Nous en sommes encore aux balbutiements, poursuit-il, mais je fais partie des quelques-uns qui y croient. Si nous nous projetons à dix ans, je reste persuadé que ce sera une solution hyper simple. Non seulement l’alimentation est décarbonée, mais en plus les pots d’échappement des voitures à hydrogène ne rejettent que de la vapeur d’eau. »

La technique d’électrolyse pour créer de l’hydrogène à partir d’ENR n’est pas nouvelle, elle est techniquement connue et maîtrisée en France. Ce qui dénote en revanche est son application au sein des bâtiments. Bien trop à la marge. Beaucoup plus coûteuse que la génération d’hydrogène à partir d’énergie fossile, la production d’hydrogène renouvelable est pourtant une nécessité. L’exemple de Delta Green à Saint-Herblain ne demande qu’à être reproduit. Et pour cela, un réel effort en termes d’investissements publics-privés est la clé.

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A propos de l'auteur Nicolas Villiers

Jeune journaliste économique PQR dans le sud ouest, Nicolas Villiers se lance dans la rédaction Web à la faveur du lancement du gaz.fr.

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