Un composteur d’un genre nouveau fonctionnant au biogaz permet de créer plus de 2 000 litres d’eau potable par jour à moindre coût. Une invention à attribuer à deux start-ups qui se sont vues décerner le prix « Water abundance Xprize ».
Selon les derniers chiffres de l’OMS « 2,1 milliards de personnes n’ont pas accès à de l’eau salubre à leur domicile, soit 30 % de la population mondiale. Et ce chiffre pourrait augmenter avec le changement climatique, l’augmentation de la population mondiale et l’épuisement des aquifères ». C’est pour répondre à ce défi que le concours baptisé « Water abundance Xprize » a été lancé l’an passé avec pour finalité de faire émerger des solutions peu coûteuses et performantes dans le but de produire 2 000 litres d’eau potable par jour en l’extrayant de l’atmosphère.
Une problématique à laquelle se sont attaquées nombre d’entreprises et de start-ups et c’est justement deux jeunes pousses, en l’occurrence Skysource et Skywater – associées pour l’occasion – qui ont remporté le concours. Il faut dire que leur invention est redoutable d’efficacité.
Ces deux start-ups ont conçu un conteneur alimenté par des déchets végétaux qui produit 2 000 litres d’eau potable par jour sans rejeter aucune quantité de CO2 dans l’atmosphère. Et pour un coût inférieur à 40 dollars, soit bien moins que le procédé de désalinisation.
Le conteneur, fidèle réplique des conteneurs maritimes, est dotée d’une technologie qui aspire l’air chaud de l’extérieur pour ensuite le refroidir une fois à l’intérieur. La réaction entre le chaud et le froid entraîne la formation de condensation et donc la formation de gouttes d’eau, étant par la suite collectées et filtrées. Le procédé en lui-même n’est pas nouveau mais ce qui l’est en revanche est le fait que l’installation fonctionne sans avoir recours à quelque source d’électricité que ce soit. Un gros point fort en l’occurrence puisque le développement de cette technologie était jusque là freinée par la nécessité de disposer d’une source d’électricité, rendant de fait impossible sinon très complexe son utilisation dans les zones très reculées dans lesquelles les besoins en eau potable sont les plus importants.
Et c’est le biogaz qui remplace ici l’électricité. Le biogaz est l’énergie qui permet de générer l’eau potable car un gazéificateur installé à l’intérieur du conteneur transforme les déchets en énergie qui permet de faire fonctionner le condensateur. En bonus, de l’engrais naturel est également produit, du biocharbon. Soulignée par la revue WeDemain, ce conteneur d’un genre nouveau va même plus loin car le biocharbon séquestre le CO2 dans le sol. En bout de ligne, la technologie n’est pas seulement neutre en termes d’émissions de CO2, elle est même négative.
Cette technologie adaptable vise à être employée dans des régions où règne l’insécurité d’approvisionnement en eau potable, ou dans des zones sinistrées suite à des catastrophes.