Avec des atouts indéniables sur le climat, le biogaz a une belle carte à jouer dans l’avenir énergétique de la France. Engie plaide ainsi en ce moment pour que le gaz d’origine renouvelable dépasse la barre des 10% de gaz naturel consommé par la France à l’horizon 2030. Et pour cela, il doit être pleinement intégré dans le PPE, aux côtés du nucléaire et du renouvelable.
Engie veut faire du biogaz un axe majeur de la prochaine PPE – Programmation pluriannuelle de l’énergie – qui pourrait être présentée courant octobre. Le groupe énergétique français redoute en réalité que la feuille de route prochainement présentée fasse uniquement la part belle au duo nucléaire-ENR. Exit ainsi le biogaz alors que cette forme de gaz renouvelable affiche de réels atouts en termes de lutte contre le réchauffement climatique et de soutien à de nombreux pans de l’économie. Plus tôt, en septembre, Isabelle Kocher la directrice générale d’Engie, déclarait lors du congrès de l’Association française de gaz: «La façon d’aller au scénario zéro carbone est bien loin de faire consensus, (…) elle est monolithique et consiste à miser exclusivement sur un vecteur énergétique qui est l’électricité».
C’est à présent au tour de Didier Holleaux de prendre le relai et de monter au créneau en déplorant que les industriels de la filière n’ait pas été impliqués dans la révision du PPE. L’homme affirme d’une part que le seuil de 10% de gaz renouvelable consommé en France en 2030 sera bel et bien atteint et même dépassé. Aussi, le groupe espère bien que le gouvernement incluera dans la nouvelle mouture du PPE des mécanismes de soutiens au industriels souhaitant développer le filon du biogaz en France. Engie redoute en effet que les pouvoirs publics accordent leur soutien uniquement aux énergies vertes et au nucléaire, délaissant la filière biogaz qui a pourtant un réel besoin d’accompagnement technique, structurel, législatif et financier.
En l’état actuel des choses, le soutien au biogaz serait «trop modéré » selon l’homme, ne permettant pas d’abaisser les coûts, une problématique pourtant majeure. Or dans un contexte dans lequel les soutiens publics sont fixés à 1,5 milliard d’euros par an au plus tard d’ici 2030, le prix du mégawatt-heure devrait alors baisser de 96 euros à 60 euros, une réelle avancée.
Publiée à la fin 2016, la loi de programmation pluriannuelle de l’énergie portait sur deux périodes, 2016-2018 et 2019-2023, avec une révision initiale en 2018 puis tous les cinq ans.