Le groupe Engie (anciennement GDF Suez) a officiellement lancé la plateforme de production Gaya fin octobre dans le Rhône à Saint-Fons. Une unité de production de biogaz première du genre en Europe
Avec des atouts environnementaux majeurs, le biométhane est promis à un bel avenir. La France doit encore mettre sur la table une dizaine de milliards d’euros pour parvenir à atteindre ses objectifs en la matière mais force est de constater que les choses évoluent dans le bon sens. De plus en plus d’installations voient le jour et le nombre de raccordements des méthaniseurs agricoles au réseau gazier ne cesse d’augmenter également. D’ailleurs, pour soutenir la filière, le ministère de la transition écologique a récemment fait savoir qu’il allait supporter 40% des coûts de raccordements imputés aux agriculteurs.
Engie est le fer de lance en la matière en France. Le groupe s’est lancé tôt sur le créneau et se base sur sa force de frappe technique et ses ressources financières pour faire du pays un producteur de premier plan de biométhane. C’est dans ce sens que le projet innovant Gaya a été développé par le groupe. Un projet innovant, premier du genre en Europe même. Pourquoi ? Car pour la première fois, du biogaz sera produit à partir de biomasse sèche. Le groupe a inauguré la plateforme de production fin octobre, à Saint-Fons dans le Rhône. Une première expérimentation qui « vise à tester la production de biométhane à partir de biomasse sèche (produits forestiers, plaquettes de bois, écorces ou encore résidus de l’industrie agroalimentaire) … Sa finalité est de permettre la production d’un gaz vert économique et écologique, dit de deuxième génération : un biométhane produit à partir de ressources 100 % renouvelables».
Une production de biométhane 100% propre et 100% locale
Engie croit dur comme fer au projet Gaya. Le groupe a lancé les opérations de mise sur pied des infrastructures en 2010 déjà, pour un investissement initial de 60 millions d’euros. L’Ademe ayant participé à hauteur de près de 20 millions d’euros. Le groupe y croit fort car le biogaz est l’avenir. Un gaz propre, produit et non extrait qui peut servir de carburant ou d’énergie pour la production d’électricité et bien entendu le chauffage collectif et individuel.
Plus encore, Gaya prône les circuits courts. La biomasse sèche qui sera utilisée dans la production de biométhane est «collectée dans un rayon de 50 à 70 kilomètres autour de Saint-Fons ». Une approche responsable qui participera également au développement économique local. D’ailleurs, Engie ajoute dans un communiqué que « l’ambition du projet Gaya est de développer une filière locale de production de biométhane par gazéification de la biomasse lignocellulosique (co-produits forestiers, résidus agricoles, etc.), encore non utilisée en France. »
Avec ce projet pilote, Engie espère pouvoir reproduire l’expérience ailleurs en France. Le but étant de parvenir à mettre en place un réseau similaire sur tout le territoire à partir de 2020.