Une projection à cout terme de GRTGaz fixe le nombre de poids-lourds roulant au gaz naturel véhicules à 10 000 unités d’ici 2020. La France serait ainsi en train de combler son retard sur la question.
Alors que des pays voisins tels que l’Italie et l’Allemagne ont enclenché le processus, la France pourrait tout à fait faire office de bon élève en termes de nombre de poids-lourds roulant non plus au diesel mais au GNV. Un constat qui émane de la projection faite par GRTGaz, gestionnaire principal du transport de gaz naturel en France. Vincent Rousseau, en charge du développement du GNV pour GTRGaz observe en effet qu’ « aujourd’hui, il y a environ 1 000 poids-lourds en France qui circulent au gaz et les immatriculations doublent chaque année ». A ce rythme donc, en 2020, 10 000 poids-lourds d’entreprises de transports de marchandises hexagonales devraient rouler sur les routes de France et d’Europe.
Et chez GRTGaz, on vise même plus haut, et ce afin notamment de se conformer à la PPE: « Si cette tendance se confirme, nous devrions avoir un parc d’environ 10 000 poids lourds GNV en France à horizon 2020. Un objectif en ligne avec la Programmation Pluriannuelle de l’Energie (PPE) qui fixe un objectif de 25.000 poids-lourds GNV en 2023 ».
Une bonne nouvelle pour l’environnement puisque le gaz naturel véhicule diminue les émissions de CO2 de l’ordre de 10% par rapport au diesel et celles de particules fines de l’ordre de 80% à 85%. Et rien que sur le créneau des CO2, le bioGNV serait encore plus bénéfique : « S’il est d’origine renouvelable, nous sommes sur des réductions de 80 % sur toute la chaine par rapport au diesel ».
Des stations en construction, des acteurs qui ferraillent
Le contexte fiscal est et sera a priori de plus en plus propice à l’utilisation du gaz naturel en remplacement du diesel comme carburant. Des primes sont déjà consenties aux acteurs de la chaîne du transport (qui pèse pour 25% dans les émissions de GES) pour les inciter à migrer leur flotte de véhicules.
A ce contexte plutôt favorable, la guerre concurrentielle que se livrent les grands noms du secteurs ne devrait qu’accentuer l’intérêt pour le GNV. Total, Air Liquide, GNVert (Engie) ou encore Endesa, Gas Natural Fenosa… désormais les acteurs du GNV en France sont bien plus nombreux qu’auparavant. Et tous veulent évidemment la plus grosse part du gâteau.
Pour y parvenir, ils redoublent d’investissement sur un point essentiel : les stations de ravitaillement. Elles ne seront que plus présentes à l’avenir, et à une cadence assez soutenue d’ailleurs : « Dans les 12 prochains mois, il devrait être mis en service autant de station que tout ce qui a été mis en service depuis 25 ans » souligne Vincent Rousseau. D’ailleurs, Total a lui-seul compte en implanter 110 unités sur tout le territoire en moins de dix ans dont une vingtaine en 2017 et 2018.