Air Liquide et Carrefour ont inauguré une nouvelle station-service Biogaz en Seine-et-Marne. Un emplacement stratégique pour le groupe Carrefour qui entend changer totalement ses usages en énergie. Et une aubaine pour le filon agricole local.
Le partenariat entre Air Liquide et le groupe Carrefour participe au développement du filon du biogaz en général et du bioGNV en particulier. Car le savoir-faire de l’un rencontre ici la demande de l’autre. Air Liquide a en effet inauguré courant avril une nouvelle station bioGNV à Servon en Seine-et-Marne, dans la zone de la plateforme logistique de Brie-Comte-Robert, un emplacement stratégique puisque près d’une centaine de camions du groupe Carrefour essentiellement vont pouvoir venir se recharger en carburant.
Avec cette nouvelle station, Air Liquide marque le premier coup d’une série de mise sur pied de telles infrastructures. Le vice-président marchés et technologies de l’entreprise, Pierre-Etienne Franc, expliquant qu’il s’agit de « la première d’une série de 8 stations qui seront construites sur le territoire français cette année ».
Le groupe Carrefour sera dans un premier temps le principal client de cette unité de bioGNV, l’entreprise ayant fait du gaz naturel carburant un axe de développement majeur dans sa politique de transport durable. Le directeur exécutif du groupe, Noël Prioux, déclarant à l’occasion de l’inauguration : « Pour nous, cette station s’inscrit dans une stratégie globale visant à réduire de 30 % nos émissions de CO2 à échéance 2025 sur base 2010 » D’autres grands groupes profiteront de ce nouveau point de ravitaillement, comme Saint-Gobain qui compte déjà une cinquantaine de camions roulant au gaz naturel pour ses livraisons sur Paris et l’IDF.
Du bioGNV produit localement
Cette nouvelle station de bioGNV présente une autre particularité des plus intéressantes puisqu’elle est alimentée par du biogaz produit localement.
Un groupement de producteurs céréaliers s’est ainsi constitué afin de mutualiser leurs ressources pour produire ce biométhane. En tout, ce sont six agriculteurs céréaliers qui se sont unis pour l’occasion au sein de l’entité Brie Bio Gaz. Le président de Brie Bio Gaz, Alexis Lepeu explique ainsi : « on injecte dans le réseau depuis dix jours ». Un exemple parfait de ce qu’est l’économie circulaire car les poussières de céréales, les pulpes de betteraves, les pommes de terres fermentées et autres drêches de brasserie sont utilisées dans les méthaniseurs du groupement d’agriculteurs pour produire le biogaz.
Autre point fort du procédé : les agriculteurs récupèrent une partie des résidus de l’activité de méthanisation en guise de fertilisant. Car ce qui n’est pas utilisé en guise de biogaz, du digestat, sert à nouveau à amender les sols des cultures.