L’injection de biométhane dans le réseau gazier français avance à un bon rythme et les années à venir seront celles d’un développement encore plus soutenu.
Les gestionnaires des réseaux du gaz français que sont GRDF, GRTGaz, TIGF et SPEGNN aux côtés du Syndicats des Energies renouvelables (SER) ont tenu à dresser un état des lieux de la situation de l’injection du biométhane en France. Le biométhane étant cette forme de gaz naturel issu de la fermentation de déchets organiques provenant des boues d’épurations, des exploitations agricoles et autres exploitations forestières. Débarrassé des impuretés et des composants indésirables tels que le sulfure d’hydrogène et le dioxyde de carbone, le méthane ainsi obtenu est alors injecté directement dans le réseau gazier du pays pour alimenter particuliers et entreprises.
En 2016, la France a totalisé 26 sites d’injections du biométhane, soit une hausse de 53% sur une année. Sur ces 26 sites, 9 ont été mis en service rien que pour l’année écoulée et ont permis de générer 215GWh de biométhane, soit 162% de plus qu’au cours de l’année 2015.
Pour autant, la part de ce gaz dit « renouvelable » ne représente qu’à peine 0,05% du gaz total consommé en 2016 alors que la loi de la Transition énergétique pour la croissance verte votée en 2015 avait fixé la part du gaz renouvelable à 10% d’ici à 2030. Un énorme travail reste donc à faire pour toute la filière.
Vers beaucoup plus de biométhane à l’avenir
Si pour l’instant le pays est encore loin d’atteindre l’objectif ambitieux qu’il s’est fixé, un effort intense quant au développement de la filière est toutefois déjà à l’œuvre. Car en fin d’année 2016, la profession a enregistré le dépôt de non moins de 241 projets d’injection de biométhane. Des projets jugés suffisamment réalisables et sûrs pour pouvoir à présent être placés dans la file d’attente, à savoir des projets qui auraient toutes les chances d’être validés et mis en marche d’ici 2 à 5 ans en moyenne. La production d’énergie cumulée de ces projets équivaudrait par ailleurs à une puissance de non moins de 5 TWh/an.
Par ailleurs, la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) a défini comme objectif l’injection de l’équivalent d’1,7 TWh d’ici 2018 et 8 TWh pour 2023. Avec un tel objectif, la France va devoir mettre les bouchées doubles car cela implique alors de « multiplier par 3 le nombre de projets par rapport à la dynamique actuelle » comme le mentionne les gestionnaires du réseau dans un communiqué.
La France devra certainement mettre en œuvre un plan d’accompagnement de la filière on ne peut plus ambitieux pour coller à ces objectifs. Mais les projets placés en file d’attente et qui seront vraisemblablement opérationnels dès fin 2017 devraient marquer le début d’une nouvelle ère énergétique.
La filière se veut confiante car elle estime que les projets en cours de déploiement pourront injecter l’équivalent de 300 Gwh/an, soit l’équivalent de l’énergie nécessaire pour alimenter non moins de 250 000 logements par année et faire rouler près de 15 000 bus.