Plutôt connu pour l’exploitation du pétrole, Total intensifie ses efforts sur le segment du gaz naturel cette fois. Le récent appel d’offres que le groupe vient de remporter en Côte d’Ivoire va renforcer un peu plus encore sa position sur l’échiquier mondial. La demande mondiale en est le principale explication.
Pionnier voire même précurseur sur le GNL dans les années 70, Total avait quelque peu délaissé ce portefeuille d’activités pour se recentrer sur le pétrole. Mais ses derniers investissements démontrent à l’inverse un retour en grâce du gaz naturel pour le Français. Car le groupe vient en effet de remporter un important appel d’offres en Côte d’Ivoire sur le GNL portant sur le développement et la gestion d’un terminal de regazéification offshore. Total est par ailleurs majoritaire dans le montage financier détenant 34% du projet aux côtés du groupe azéri Socar (26%) et de l’Anglo-néerlandais Shell pour 13%.
Le terminal en phase de mise sur pied sera opérationnel d’ici la mi-2018 et son but sera de permettre à la Côte d’Ivoire mais également au Mali et au Burkina Fasso de bénéficier d’une source proche de gaz naturel liquéfié et ce afin en premier lieu de remplacer le charbon hautement polluant dans la génération d’électricité.
Un projet ambitieux pour ces pays d’Afrique de l’Ouest mais également un projet ambitieux pour Total qui poursuit ainsi ses efforts sur le marché mondial du gaz naturel et du GNL en particulier.
Le marché du GNL pourrait croître à un rythme élevé égal à +5% par an
Total croit au gaz naturel
Avec 3 millions de tonnes de GNL traités par an, ce terminal de regazéification sera déjà le sixième pour Total. Une opération qui lui permettra de poursuivre ses efforts dans la nouvelle ventilation de sa production annuelle de gaz naturel qui ne pesait que pour un tiers en 2000 et représentera à terme 50% en 2018. Un changement de cap stratégique voulu dans les plus hautes marches de l’organigramme du groupe.
Car Total croit du comme fer au gaz naturel et au gaz naturel liquéfié. Le groupe français justifie en effet cette nouvelle direction stratégique par le fait que nombre d’observateurs prédisent un avenir relativement radieux pour le marché mondial du gaz naturel : la demande devrait ainsi progresser au rythme de 2% par an d’ici à 2030 et le marché du GNL pourrait même croître à un rythme plus élevé égal à +5% par an.
Et si les chiffres du secteur sont encourageants, c’est en raison de grands changements qui sont à l’œuvre un peu partout autour du globe : les grandes économies telles que la Chine notamment délaissent le charbon très polluant et migrent vers un modèle employant du gaz naturel pour la production d’électricité notamment. Idem dans les transports, qui représentent déjà 19% des GES en Europe : le secteur du GNV et autre GNV est appelé à un bel avenir, soutenu par une volonté publique de remplacer les motorisations diesel par de plus sobres fonctionnant au gaz naturel.
Même si certains observateurs craignent une saturation du marché pour cause de surproduction mondiale en GNL, Total n’entend pas baisser sa garde mais au contraire continuer de se développer toujours plus encore sur le secteur du gaz naturel. Le Français peut à ce titre légitimement tabler sur son expérience et sa force de frappe commerciale pour grignoter des parts de marchés à Engie, BP, Eni, Gazprom et consorts.