Total se relance dans le gaz de schiste aux USA

Le groupe français Total vient de se relancer sur le marché mondial du gaz de schiste en faisant grimper sa prise de participations dans des actifs stratégiques aux Etats-Unis.

Lorsque l’on désire comme Total peser de plus en plus lourd sur la balance du marché mondial du gaz naturel, il faut être en mesure d’être à la hauteur de ses ambitions. Et il faut dire que l’épaisse enveloppe de plus de 500 millions de dollars que le groupe vient de mette sur la table au Texas va bel et bien dans ce sens.

Car Total E&P USA a récemment fait savoir au cours du mois de septembre qu’il rachetait les 75% des parts détenues jusque là par la société US Chesapeake dans les actifs de la formation de Barnett, située dans le nord du Texas. Une montée en puissance pour le groupe français qui détenait jusqu’à présent seulement 25% des parts. Des actifs qui portent sur les droits miniers et d’exploitation d’une surface d’approximativement 870 km². Puits de forage, bâtiments de production, installations et infrastructures de traitement du gaz… tout est déjà opérationnel.

Si le Français met les bouchées doubles sur ce bassin, c’est en raison du fait que son potentiel est des plus prometteurs puisque la production escomptée est de l’ordre de 65 000 barils équivalents pétrole.

558 millions de dollars

Afin de mettre la main sur ces actifs particulièrement juteux, Total va dépenser plus de 550 millions de dollars sur l’opération. 420 millions seront ainsi versés à la société Williams qui traite et collecte le gaz sur le bassin de Barnett accompagnés d’un deuxième versement de 138 millions de dollars afin d’être libéré des engagements de réservation de capacité dans trois réseaux de transport du gaz.

Pour le pdg de Total E&P USA, ce nouveau round d’investissement s’explique : « cette augmentation de notre participation dans les actifs du Barnett s’inscrit dans la stratégie globale de Total, qui a pour ambition d’être un leader dans le gaz naturel ».

Total planche ainsi sur un retour en force de la rentabilité du marché. Car avec un tarif du gaz naturel indexé pour partie sur le cours du pétrole – soit un peu plus d’une quarantaine de dollars par baril – la rentabilité des gisements de gaz de schiste est pour le moment mise à mal. Le coût d’exploitation d’un baril de gaz de schiste revenant dans certains cas à plus de 60 dollars. Total fait ainsi un pari sur l’avenir avec cette montée dans la prise de participation des actifs US. Un pari sur le fait que le baril finira sur le court voire moyen terme par retrouver une valeur proche des 100 dollars tout en tablant également sur le fait que la demande mondiale en gaz naturel est appelée à augmenter régulièrement au moins jusqu’à 2025. Un pari risqué tout de même, surtout au regard du fait que la croissance actuelle des pays jusque là très demandeurs en énergie tels que la Chine notamment est relativement faible.

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A propos de l'auteur Nicolas Villiers

Jeune journaliste économique PQR dans le sud ouest, Nicolas Villiers se lance dans la rédaction Web à la faveur du lancement du gaz.fr.

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