Le Club des injecteurs de Biométhane a été lancé en Aquitaine récemment. Son but : développer le filon sur l’ensemble du territoire en levant quelques obstacles majeurs.
Voilà plusieurs mois à présent que le biométhane fait parler de lui. Cette nouvelle forme de gaz naturel qui provient de la méthanisation de déchets agricoles et forestiers permet de « créer » du gaz à partir de résidus d’activité agricoles principalement. Que du bon donc. Du bon pour l’économie locale, du bon pour l’environnement, du bon pour l’indépendance énergétique locale et nationale. D’autant que la France dispose d’un potentiel plus que conséquent en la matière avec des régions comme l’Aquitaine entre autre dans laquelle l’emprunte de l’activité agricole reste forte. L’ADEME estime ainsi qu’en 2030 un tiers du gaz consommé en France proviendrait de cette activité. Une proportion pouvant même grimper jusqu’à 75% en 2050.Mais force est de constater que si le développement de la filière va bon train, la marge de progression reste énorme. C’est pour cette raison notamment que le club des injecteurs de biométhane a été créé il y a peu. Son but : lancer et pérenniser la filière du biogaz. Une structure qui entend peser à l’avenir car initié par l’ADEME, GRDF, les chambres d’agricultures et la Nouvelle Aquitaine. Dans les grandes lignes, le club permettra d’ « accompagner les porteurs de projets pour les choses aillent plus vite » comme l’indique Lionel Poitevin, le directeur régional de l’agence ADEME Poitou-Charentes.
Travailler à lever les freins
Si le club a été créé, c’est notamment pour rassurer les populations. Car plusieurs freins existent. Et le premier et non des moindres est celui de l’acceptabilité sociale. Car les riverains vivant à côté des centres de méthanisation craignent les nuisances sonores de l’activité, redoutent une possible explosion du site et une forte dévalorisation de la valeur foncière de leur terrain. « Ils s’inquiètent aussi du bruit, des nuisances olfactives, d’un risque d’accident… », détaille Lionel Poitevin. De son côté, Christian Guilbard, le président de la chambre régionale d’agriculture Nouvelle Aquitaine explique que « Les technologies ont été suffisamment améliorées pour qu’il n’y ait plus ni bruit ni odeurs. ». Et quant aux risques d’explosion des usines, c’est au tour de GRDF de monter au créneau car selon Renaud Francomme il est tout simplement « impossible…Sauf à des concentrations qu’on atteindra jamais ». Mais que dire alors du trafic incessant de camions et poids lourds qui viendront alimenter en déchets organiques les centres de méthanisation ? Minime en comparaison avec le trafic quotidien sur des départementales.
La France doit donc faire face à un défi majeur sur la question du biogaz : celle d’obtenir le soutien du plus grand nombre. Car si le pays maîtrise la technologie et dispose de toutes les ressources techniques et financières pour développer intensément le filon, les Français restent encore circonspects sur la question.