Dans les tuyaux depuis fin 2014, la pile à combustible testée dans l’est de la France s’avère performante. Sa commercialisation pour un usage domestique pourrait se faire dès 2017.
Baptisé Epilog, le projet visant à rendre autonome en énergie un habitat individuel comme une lieux public grâce à une pile à combustible au gaz naturel est en passe de réussir son paris. Annoncé par GRDF depuis fin 2014, il aura fallu quasiment deux années de mise en place et de tests pour évaluer la performance du process. Le principe ? Installer une pile à hydrogène dans une maison individuelle, une crèche et un immeuble de logements collectifs qui associée à une chaudière à condensation, un ballon de stockage d’eau chaude et un ballon de stockage d’énergie autoproduit de l’énergie : chaleur, eau chaude et électricité. Dans cette installation, la pile fonctionne au gaz naturel et le transforme en hydrogène qui lui-même réagit avec l’oxygène de l’air dans la pile, ce qui permet alors de produire de l’électricité.
Et côté avantages, le dispositif a vraiment de quoi séduire puisque il permet de réaliser une économie de 40% en termes d’énergie primaire, assure un rendement électrique et énergétique largement suffisant pour les besoins d’une maison ou d’un immeuble et économise 60% d’électricité par rapport à une installation classique.
Un pas de plus vers l’autoconsommation des habitats et des bâtiments collectifs vient ainsi d’être fait par GRDF et le consortium d’industriels qui sont également porteurs du projet : le Comité scientifique et technique des industries climatiques (Costic), le Centre de recherche et d’expertise opérationnelle d’Engie (Crigen), et le fabricant Viessmann.
Finaliser le projet
Après deux années de tests et d’analyses, les résultats sont donc plus que prometteurs : le dispositif fonctionne parfaitement, les rendements énergétiques sont très proches de ceux observés en laboratoire et la technique est maîtrisée. Les tests ne sont pour autant pas stoppés car GRDF et consorts travaillent à présent sur la meilleure manière d’optimiser de maximiser cette nouvelle forme de production d’énergie. Une des pistes étant d’associer le dispositif à un ensemble d’appareillage de domotique capable de déclencher et d’arrêter la génération d’électricité, de chaleur et d’eau chaude en fonction des besoins précis. Autre question à l’étude également : comment parvenir à stocker le surplus d’énergie produit pour l’utiliser dans un deuxième temps ? Sur ce point également, les travaux de R&D sont toujours en cours, d’où le fait que la commercialisation de la pile à combustible n’est pas attendue avant 2017.
Mais en tant que tel, l’installation est opérationnelle et le marché français devrait ainsi rapidement voir de nouvelles offres débarquer. La France s’inspire ainsi de l’Allemagne qui commercialise déjà une telle pile depuis Avril et le Japon qui pour sa part en dénombre 40 000 unités installées. La pile à combustible va ainsi rapidement trouver preneur dans les habitats individuels et collectifs même si le gros du travail restera de former les plombiers-chauffagistes à cette nouvelle technique comme le confie un responsable de chez GRDF.
