La France comme l’Union Européenne sont en train de mettre les bouchées doubles afin que le gaz naturel comme carburant soit de plus en plus utilisé au détriment du pétrole nettement plus polluant. L’Association française du gaz naturel pour véhicules, la Commission Européenne et des acteurs majeurs tels que Primagaz œuvrent en ce sens
Depuis la Cop21, le pétrole n’a plus vraiment bonne presse. Et pour cause car il émet bien plus de gaz à effet de serre que le gaz naturel. On peut à cet égard observer un réel changement de positionnement des grands états industrialisés quant à l’utilisation du pétrole et du charbon qui sont de plus en plus délaissés au profit du gaz naturel, notamment dans la production d’électricité via les centrales thermiques. Et si la production d’énergie pèse pour beaucoup dans les émissions de gaz à effet de serre, l’activité du transport représenterait quant à elle 25% de l’impact général sur le climat. Et c’est justement sur ce volet que les choses sont là encore en train de changer de manière bénéfique. La France vient de se fixer un nouvel objectif ambitieux quant à l’utilisation du gaz naturel comme carburant : celui de placer le GNC comme énergie de choix à l’horizon 2020.
Pour y parvenir, l’Association française du gaz naturel pour véhicules (AFGNV) entend soutenir l’installation de non moins de 200 nouvelles stations publiques permettant d’alimenter en gaz naturel plus de 30 000 véhicules d’ici moins de quatre années. Parmi ces 30 000 véhicules, ce seraient alors plus de 11 000 poids lourds qui rouleraient au gaz naturel, émettant ainsi deux fois moins de particules fines que leurs homologues circulant au diesel. La France a encore une très importante marge de progression sur la question puisque l’Italie dénombre 1 million de véhicules roulant au GNV et l’Allemagne déjà plus de 100 000.
Le SITL comme vitrine de l’activité
Le prochain Salon International du Transport et de la Logistique devrait à ce titre constituer une belle vitrine, un levier pour stimuler le développement de la filière gaz-carburant en France. Du 22 au 25 mars, les grands acteurs du carburant GNL mais également les plus grands transporteurs routiers se rencontreront afin de préparer le futur marché français et européen du transport routier au gaz naturel liquéfié. Le secteur pourra par ailleurs compter sur le soutien de la Commission Européenne qui a fixé un objectif ambitieux de disposer d’un maillage dense en stations de ravitaillement à travers toute l’Europe à raison d’une unité tous les 400 kilomètres. Et ce dans moins de dix années à peine puisque la Commission soutiendra financièrement les projets qui verront le jour vers 2025 au plus tard.
Primagaz, le 1er distributeur de carburant gazeux en France, tentera de son côté de convaincre les industriels et les transporteurs routiers du bien-fondé de la démarche tout en rappelant par la voix de son directeur général Steven Sels que « le GNL carburant est une opportunité de marché pour tous les acteurs qui seront au rendez-vous. Les moteurs existent déjà, l’Europe a mis en place des mécanismes de financement et cette énergie, immédiatement disponible, accompagne naturellement les enjeux de réduction des émissions de polluants. Tout est en place pour qu’un marché européen se structure, à la condition que distributeurs et transporteurs s’accordent sur un plan de marche ».