La plateforme GAYA développée par Engie devrait permettre de produire du biométhane à l’échelle locale en valorisant de nouvelles sources de production de biomasse. Des bénéfices environnementaux et économiques sont escomptés par le groupe français qui croit beaucoup en ce biométhane de seconde génération.
Produire à l’échelle nationale ou régionale du biométhane en utilisant les résidus végétaux tels que feuilles, tontes et autres déchets verts et le principe de fonctionnement du biométhane dit de première génération. Un gaz vert produit par méthanation de ces résidus qui est ensuite injecté dans le réseau de distribution classique avant d’être consommé par les chaudières des particuliers et des professionnels. A ce titre, on ne peut que se féliciter du déploiement régulier sur toute la France de nouvelles unités de méthanisation qui représentent de nombreux bénéfices : économie des ressources en énergie fossile (le gaz est produit et non extrait), valorisation des déchets verts, diminution de l’impact environnemental.
Mais là où Engie va plus loin, c’est en valorisant cette fois de nouvelles sources de production de ce gaz vert : du bois, des résidus secs d’origine forestière ou encore de la paille. Et pour ce faire, une nouvelle plate-forme de production de ce biométhane 2.0 va être testée d’ici fin 2016 à Saint-Fons, dans la métropole de Lyon. La biomasse sera chauffée entre 800 et 1 000 degrés, se décomposera ensuite en atomes d’oxygène, de carbone et d’hydrogène qui assemblés grâce à des catalyseurs génèreront en retour de l’eau, du CO2 et du méthane. Ce biométhane plus exactement possédant par ailleurs les mêmes qualités que le gaz naturel extrait des sous-sols.
Valoriser l’échelon local
Si Engie attend beaucoup de ce nouveau projet sur lequel un important investissement de près de 60 millions d’euros a été réalisé, c’est en raison de ce qu’il peut apporter au niveau local. Raphaël Schoentgen, directeur « recherche et technologie » du groupe énergétique français parle ainsi de « grand projet de cette année » car Gaya permettra ainsi de « valoriser cette biomasse à la maille locale, à petite échelle ». Une excellente manière de décentralisée la production de biométhane en favorisant les circuits courts au sein de territoires géographiques générant des résidus d’origine forestière qui pourrait ainsi produire leur propre biométhane et réduire par la même occasion l’emprunte carbone.
Pour le moment donc, le projet en est aux phases de test. Des essais techniques sont prévus sur une période de trois années pour une mise en service opérationnelle attendue pour 2020 : « Les essais porteront sur un large éventail de matières premières (paille, résidus de bois, de papeterie), sur des mélanges, afin de mieux connaître la flexibilité des procédés de transformation » d’après Olivier Guérin, responsable « biogaz » chez Engie. Engie qui peut d’ores et déjà compter sur le soutien de onze partenaires privés et publics parmi lesquels l’Ademe, des laboratoires universitaires ou encore le CEA.