Le Power to gas va être testé grandeur nature pour la toute première fois en France par la filiale d’Engie. Une excellente nouvelle pour le secteur de l’énergie et pour l’environnement avec cette première étape vers un déploiement plus intense attendu dans les années à venir.
Quelques semaines après le COP21 et dans la lignée de la Transition Energétique souhaitée par le gouvernement, le Power to gas semble plus que jamais comme étant une des réponses des plus satisfaisantes aux nouveaux enjeux énergétiques. Le principe est à la fois novateur et prometteur pour l’optimisation des ressources énergétiques et la maîtrise de notre impact sur l’environnement.
Car le Power to gas consiste à transformer le surplus d’électricité produite par des dispositifs d’ENR (éolien, solaire…) en gaz de synthèse, en l’occurrence du méthane. Evitant ainsi le gaspillage de l’énergie produite par les éoliennes, panneaux solaires et consorts, le Power to gas permet donc d’utiliser l’excédent d’énergie sous la forme non pas d’électricité mais de gaz qui est injecté dans le réseau de distribution français et consommé de la même manière que le gaz naturel. Longtemps dans les tuyaux et ayant connu une longue phase de conception, la technique est désormais opérationnelle. Un important investissement aura été nécessaire pour mener à bien le projet.
Jupiter 1000 à Fos-sur-Mer
Nommé Jupiter 1000, la toute première unité de Power to gas est installée à Fos-sur-Mer dans les Bouches-du-Rhône moyennant une coquette enveloppe de 30 millions d’euros. Si les infrastructures sont quasiment opérationnelles à 100%, il faudra néanmoins patienter jusqu’en 2018 pour voir les premiers flux de gaz sortir du site pour circuler dans le réseau. Jupiter 1000 a pour vocation de transformer l’excédent d’électricité produit par un site éolien en méthane ou hydrogène de synthèse. Une phase d’électrolyse permet de produire de l’hydrogène qui en réagissant au contact avec le CO2 produit à son tour du méthane, injecté in fine dans le réseau de gaz naturel.
GRTGaz précise que si une vingtaine de démonstrateurs de ce type existent déjà ailleurs en Europe, ce sera toutefois une première technique sur le Vieux Continent: « Jupiter 1000 sera unique en Europe puisque notre partenaire McPhy comparera les deux technologies, matures, d’électrolyse alcaline et à membrane. Et le CO2 sera capté sur la cheminée d’un site industriel voisin, ce qui est sans précédent« .
Avec cette mise en œuvre du Power to gas à grande échelle, la France prouve que ses groupes énergétiques tels qu’Engie saisissent bien les enjeux de la Transition Energétique et démontre par ailleurs que le gaz naturel est bien une énergie d’avenir qui a encore de longues années devant elle.