Le gouvernement du Québec compte investir 3,8 millions de dollars dans les travaux d’exploration gazière que va mener Pétrolia au site Bourque, près de Murdochville, en Gaspésie, avec pour objectif, la livraison en gaz naturel liquéfié sur la côte Nord du pays.
Le gouvernement, par l’intermédiaire de Ressources Québec, filiale d’Investissement et point d’entrée des entreprises qui souhaitent investir dans les secteurs des mines et des hydrocarbures, s’est associée à l’entreprise Pétrolia en donnant le feu vert au projet de développement du gaz naturel en Gapésie. L’objectif recherché est d’approvisionner les industries de la Côte-Nord en gaz naturel liquéfié. Ce programme permettra à Pétrolia et à son partenaire d’affaires, Tugliq Énergie, de mettre en place d’ici l’an prochain un projet pilote d’extraction et de liquéfaction du gaz naturel pour la région.
La première étape
Ce projet pilote d’extraction n’est que la partie immergée de l’iceberg. En effet, le projet Bourque est bien plus vaste puisqu’il consiste en l’instauration d’une chaine complète de distribution de gaz naturel liquéfié, acheminé par gazoduc soit à Port-Daniel, à Grande-Vallée ou à Gaspé. Il serait par la suite liquéfié et acheminé par voie maritime. Il faut voir dans ce projet, une volonté de « remplacer le diesel utilisé dans le nord [du Québec] et sur la Côte-Nord dans les différentes industries par du gaz naturel. Il s’agit, pour les industriels, de réaliser des gains économiques et environnementaux importants », d’après le communiqué de Pétrolia.
Et maintenant que le feu vert est donné, les choses vont accélérer. Ainsi la société annonce que « les travaux de la première phase exploratoire, qui cherchent à vérifier la présence suffisante de gaz naturel, et un forage supplémentaire devraient s’amorcer dans quelques semaines ». La région attend des retombées économiques du projet et assure d’ores-et-déjà des emplois dans la région. Ce qui ravit les acteurs socio-professionnels de la région et même au-delà.
Un projet qui recueille l’assentiment du monde socio-professionnel
L’Association minière du Québec (AMQ) a favorablement accueilli l’intention de Québec d’appuyer Pétrolia et Tugliq Énergie. « L’idée d’une plus grande accessibilité au gaz naturel créé beaucoup d’espoir dans le secteur minier », indique l’association par voie de communiqué. La présidente-directrice générale de l’AMQ, Josée Méthot, pense même que « les sociétés minières auront un meilleur accès à une source d’énergie moins coûteuse et moins polluante que le diesel ».
De son côté, la Fédération des chambres de commerce du Québec a aussi salué la décision de Québec d’investir dans ce projet. Françoise Bertrand, présidente-directrice générale de l’organisation, estime que « la concrétisation du projet Bourque favorisera la réalisation du Plan Nord et de la stratégie maritime. Ça veut dire des retombées économiques extrêmement importantes pour un ensemble d’entreprises. Il ne s’agit pas juste d’emplois en Gaspésie, mais aussi l’approvisionnement pour les entreprises de la Côte-Nord. Pour toute l’économie du Québec, c’est un projet extrêmement porteur. »
Manufacturiers et Exportateurs du Québec, association dont la mission est d’améliorer l’environnement d’affaires et d’aider les entreprises manufacturières et exportatrices à être plus compétitives sur les marchés locaux et internationaux, a publié un communiqué se disant « heureuse de la collaboration annoncée ce matin entre le gouvernement du Québec, Pétrolia et Tugliq. » Pour son Président, Éric Tetrault « Nous avons besoin de grands projets pour développer l’économie et créer de la richesse au Québec. Et ce projet vient en plus s’inscrire dans les stratégies de développement du gouvernement telles que le Plan Nord, la Stratégie maritime et le développement de nouvelles ressources en énergie ».
Du côté des associations de protection de l’environnement, le discours est sensiblement différent. Le responsable de la campagne Climat-Énergie du groupe écologiste Greenpeace, Patrick Bonin, est déçu et juge « injustifiable » la participation du gouvernement à ce projet gazier arguant que « les véritables solutions vertes comme le biométhane, les transports collectifs et l’électrification des transports souffrent de sous-financement ».