De nouveaux permis d’explorer du gaz de schiste en Grande-Bretagne

Le gouvernement britannique accélère véritablement le mouvement et annonce avoir sélectionné les entreprises qui exploiteront les 27 nouveaux permis d’exploration d’hydrocarbures conventionnels et de schiste. Une première depuis sept ans au Royaume-Uni.

Les autorités britanniques l’avaient proclamé depuis longtemps. Le gouvernement s’était donné les moyens législatifs d’autoriser la délivrance de permis d’exploitation en lieu et place des autorités locales tout récemment. C’est dès ce mardi que gouvernement a annoncé l’octroi de 27 nouveaux permis d’exploration de gaz de schiste, au bénéfice, notamment, du groupe français Engie, du suisse Ineos et des britanniques Cuadrilla et IGas (allié à Total). C’est la Oil & Gas Authority (OGA), le régulateur national du secteur, qui a indiqué la répartition des 27 blocs terrestres d’exploration dans le centre et le nord de l’Angleterre.

Une première depuis 2008

C’est la première fois depuis 2008 que des permis ont été proposés pour rechercher du pétrole et du gaz de schiste dans le pays. Les explorations, qui avaient débuté en 2010, avaient du être suspendues dans l’attente d’études environnementales complémentaires, suite à des secousses sismiques causées par la fracturation hydraulique. Mais le déclin de la production d’hydrocarbures en mer du Nord a conduit le gouvernement de David Cameron à relancer l’exploration des sous-sols.

Pour le secrétaire d’Etat à l’énergie, Nicholas Bourne, le pays doit «continuer dans cette voie» en faisant «avancer le schiste, tout en maintenant de solides contrôles environnementaux.» Pour défendre ses positions, il fait valoir l’argument social, selon lui le schiste pourrait atteindre «33 milliards de livres» (soit 46,5 milliards d’euros) et soutenir «64 000 emplois».

Au total, les 27 sites d’exploration conventionnelle et de gaz de schiste proposés ont suscité 95 dossiers de candidature émanant de 47 entreprises, a précisé le gouvernement. Les licences doivent encore être formellement attribuées aux entreprises sélectionnées au cours de l’année. Elles ne le seront qu’après la finalisation d’études environnementales plus poussées pour un second groupe de 132 blocs d’exploration à travers le pays, qui devraient être proposés ultérieurement.

Les écologistes en colère

L’association environnementale Les amis de la Terre a jugé mardi que ces nouvelles licences allaient « provoquer colère et de controverses parce que partout où la fracturation hydraulique a été proposée, elle s’est heurtée à l’opposition des riverains ».  Ses opposants à la technique , qui consiste à créer des fissures souterraines et à y infiltrer un mélange d’eau, de sable et de produits chimiques pour permettre l’extraction d’hydrocarbures prisonniers de la roche, craignent notamment la pollution des réserves d’eau potable.

Les conséquences potentielles de la fracturation hydraulique sur l’environnement ont conduit d’autres pays européens, dont la France et l’Allemagne, à interdire cette technique d’exploration et d’exploitation du gaz de schiste. En Allemagne, la législation pourrait évoluer à la rentrée.

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A propos de l'auteur Carole Carpentier

Tout juste titulaire d'une double master journalisme/biologie moléculaire, Carole Carpentier rejoint la rédaction du gaz.fr tout en continuant, en parallèle, de mener à bien ses études.

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