Le gouvernement britannique a annoncé aujourd’hui qu’il pourrait désormais délivrer directement, lui-même, les autorisations pour l’exploitation du gaz de schiste, afin de contourner des autorités locales jugées trop lentes ou réticentes.
Cette fois-ci, le gouvernement britannique a pris les mesures qui devraient lui permettre de traduire concrètement dans les faits, ce qu’il a annoncé depuis plusieurs mois, à savoir son souhait de voir se développer l’exploitation du gaz de schiste.
En effet, c’est par un communiqué du Ministère de l’Energie et du changement climatique que le gouvernement de David Cameron a annoncé que désormais, le Ministre des communautés et du gouvernement local pourra se saisir directement des dossiers de demandes d’exploitation.
Il faut rappeler que le gouvernement du Premier ministre conservateur David Cameron est un soutien très enthousiaste du développement du gaz de schiste, qui y voit notamment une potentielle source d’énergie bon marché et abondante, utile pour compenser le déclin de la production d’hydrocarbures en mer du Nord.
Des collectivités locales pas très coopératives
Jusqu’ici, les ambitions du gouvernement britannique se sont heurtées à l’opposition de collectivités locales, chargées jusqu’à présent de délivrer les permis, comme cela s’est vérifié récemment dans le nord du Royaume-Uni.
En juin, le conseil du comté de Lancashire, dans le nord-ouest de l’Angleterre, a ainsi rejeté deux demandes déposées par la société Cuadrilla Resources pour des projets de fracturation hydraulique, les jugeant trop bruyants et dommageables pour le paysage.
Le Ministère des Communautés, devra tout particulièrement, chercher à identifier les autorités locales qui ne donnent pas de réponse aux demandes de permis dans le délai légal de 16 semaines, afin d’accélérer le processus.
En cas de refus par l’autorité locale, le gouvernement pourra aussi se saisir des dossiers en appel lorsque la décision sera contestée par l’entreprise qui veut réaliser des forages.
Accélérer le processus d’exploitation
Selon le communiqué préalablement cité, « les mesures prises aujourd’hui éviteront de longs délais qui pénalisent à la fois les entreprises et les habitants », ont déclaré les ministères de l’Energie et des Communautés. Selon les deux ministères, le gouvernement devrait également présenter prochainement des propositions pour créer un fonds souverain à partir des recettes engendrées par la production de gaz de schiste.
« Le gouvernement a clairement affirmé que le gaz de schiste représente une priorité nationale, qui doit aider le Royaume-Uni à devenir une économie à faible émissions de gaz carbonique. Mais nous voulons nous assurer que les demandes de permis ne se retrouvent pas confrontées à une situation frustrante, avec des décisions de collectivités locales lentes et confuses », a expliqué Greg Clark, le ministre des Communautés.
Il vaut ainsi empêcher que le processus d’autorisation dure des mois, voire des années, empêchant le développement du gaz de schiste dans le pays.
UK Onshore Oil and Gas (UKOOG), représentant les entreprises du secteur, s’est, elle, ouvertement réjoui de cette annonce, soulignant que la durée d’instruction des demandes de permis a bondi de trois mois à plus d’un an, générant des retards et des coûts qui ne sont pas dans l’intérêt des habitants, des entreprises ou des Britanniques dans leur ensemble.