Total s’intéresse au GNL en Iran

Alors que l’accord sur le nucléaire iranien vient tout juste d’être trouvé et signé, le groupe français Total annonce d’ores et déjà s’intéresser à des projets dans le pétrole mais surtout dans le gaz naturel liquéfié.

Suite à l’accord signé tout récemment à Vienne, avec les plus grandes puissances mondiales sur la question du nucléaire, l’Iran va pouvoir accueillir des groupes étrangers. En effet, la levée des sanctions internationales qui touchaient le pays, va notamment permettre la reprise des exportations d’hydrocarbures. Le groupe français Total devrait être une des principales entreprises françaises à profiter de cette ouverture.

C’est d’ailleurs son directeur général, Patrick Pouyanné, qui l’a déclaré dans le quotidien économique russe, Kommersant.

Intérêt pour le gaz naturel liquéfié

Total s’intéresse à des projets en Iran dans le pétrole et avant tout dans le gaz naturel liquéfié. Selon son directeur général, « Nous nous penchons à la fois sur le gaz et le pétrole. Lorsque nous avons dû quitter l’Iran en 2006, nous travaillions activement sur un projet de GNL sur (le gisement) South Pars. Donc, dans un premier temps, nous serons très attentifs aux projets gaziers ».

En 2004, Total annonçait avoir conclu un accord avec la compagnie nationale iranienne National Iranian Oil Company (NIOC) fixant le cadre du futur projet de gaz naturel liquéfié (GNL) Pars LNG et ses principaux termes commerciaux. Cet accord organisait notamment la relation entre Pars LNG, en charge des activités de liquéfaction, et le bloc 11 de South Pars (SP11) attribué à Total (60 %) et Petronas (40 %) et appelé à alimenter l’usine de liquéfaction. La société Pars LNG constituait un partenariat entre NIOC (50 %), Total (30 %) et Petronas (20 %). Le projet était conçu pour une capacité initiale de deux trains de chacun 5 millions de tonnes de GNL par an et la décision finale de lancer le projet devrait être prise fin 2005 début 2006.

La situation politico-diplomatique en avait décidé autrement et le groupe s’était retirer de nombreux projets dès 2006 avant de quitter le pays en 2008, Christophe de Margerie, Président-Directeur-Général de l’époque, jugeant politiquement trop risqué pour Total d’y investir.

Le futur premier producteur mondial de gaz ?

Patrick Pouyanné a également déclaré dans son entretien à Kommersant que la participation de Total au développement de l’activité pétrolière et gazière iranienne dépendrait forcément des conditions que Téhéran proposerait aux investisseurs étrangers. Néanmoins, il est peu probable que le géant énergétique se désintéresse totalement de la manne que représentent les ressources gazières iraniennes.

En effet, l’Iran, qui dispose de réserves de gaz naturel s’élevant à 34.000 milliards de mètres cubes, soit environ 18% des réserves mondiales totales, pourrait à long terme devenir l’un des premiers pays producteurs de gaz au monde.

D’autant que d’un point de vue diplomatique, la ressource gazière semble être d’autant plus décisive pour réinsérer l’Iran sur l’échiquier politico-économique international que la part prise par cette ressource dans la consommation mondiale d’énergie ne cesse de croître, au détriment du pétrole. Dans le contexte de la crise ukrainienne, l’Europe elle-même s’est montrée particulièrement intéressée par le gaz iranien même si les autorités du pays semblent plus réservées. Un moyen peut-être de préserver leur allié russe, autre puissance gazière… et principal fournisseur de l’Europe.

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A propos de l'auteur Nicolas Villiers

Jeune journaliste économique PQR dans le sud ouest, Nicolas Villiers se lance dans la rédaction Web à la faveur du lancement du gaz.fr.

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