La société Costa Croisières va proposer à ses clients, à partir de 2019, des croisières à bord de navires moins polluant, dotés de moteurs hybrides utilisant du gaz naturel liquéfié.
Costa Croisières, filiale du groupe américain Carnival, a annoncé avoir commandé deux paquebots dotés de moteurs pouvant fonctionner au gaz naturel liquéfié. Ces deux navires « écologiques » de nouvelle génération devraient être livrés pour 2019 et 2020 par le numéro un mondial de la construction de navires, Meyer Wreft, dans ses chantiers de Turku en Finlande.
Des paquebots énormes
Ces paquebots, capables de transporter jusqu’à 6600 passagers, seront les premiers à fonctionner au gaz naturel liquéfié, considéré comme la plus propre des énergies fossiles, avec ceux annoncés par la filiale allemande du groupe Aida Cruises, dans le cadre d’un contrat de plusieurs milliards de dollars prévoyant la construction de neuf navires au total entre 2019 et 2022.
« Ces deux navires représentent de véritables innovations pour l’ensemble du secteur. Ils vont devenir de nouvelles références pour toute l’industrie, car ils seront les premiers navires écologiques fonctionnait au GNL et représenteront le meilleur de l’Italie » a déclaré Neil Palomba, directeur général, depuis février 2015, de Costa Croisières qui emploie 19.000 salariés, programme 137 itinéraires, 261 destinations et 60 ports d’embarquement.
« Un objet flottant non identifié »
Tel pourrait être leur appellation tant le design dont seront dotés ces deux navires, sera révolutionnaire. Ils dépasseront chacun les 183.000 tonneaux de jauge brute avec plus de 2600 cabines chacun.
Costa Croisières a choisi une propulsion duale hybride au GNL, avec une utilisation exclusive de GNL en mer et à quai. « Le gaz sera stocké à bord des navires et utilisé pour fournir 100% de l’énergie en mer de manière à réduire de manière significative les émissions de gaz ». Selon l’ONG Transport et Environment, environ 50.000 morts prématurées en Europe sont imputables à la pollution atmosphérique maritime.
Techniquement, les futurs bâtiments présenteront une vitesse de croisière de 17 noeuds et seront dotés de quatre moteurs semi-rapides dont la puissance et le type ne sont pas encore connus. Ils disposeront de trois cuves d’une capacité totale de 3500m3 de GNL, de quoi offrir une autonomie supérieure à une semaine.
Un vide juridique sans conséquence
Neil Palomba est confiant quant à l’avenir de son groupe. Et ce n’est pas la situation juridique actuelle qui l’inquiète. En effet, aucune réglementation italienne n’encadre pas, aujourd’hui, l’utilisation de la propulsion à gaz naturel pour le secteur des croisières. Le directeur général affirme qu’il n’y a aucun risque « sinon, nous n’aurions pas pris cette décision. » Une décision prise au bon moment selon le vice-Président « marine opérations » Tom Strang, alors que « la technologie est sûre, propre et commercialement intéressante. »
D’ailleurs, en mars 2015, la fondation norvégienne de contrôle maritime Det Norse Veritas, n’a répertorié que 59 navires propulsés au GNL. Ce chiffre devrait monter à plus d’un millier d’ici à 2020 selon leurs projections.
Le groupe compte fortement sur ces navires pour « renforcer la position de leader du groupe Costa sur tous les grands marchés d’Europe continentale » a affirmé Michael Thamm, PDG de Costa Croisières.