Le groupe anglo-australien va inscrire une provision de 2,8 milliards de dollars dans ses comptes 2015 à cause d’une minoration de ses actifs dans le gaz de schiste « onshore » aux Etats-Unis, pénalisés par des cours qui sont à la baisse.
Décidemment, le gaz de schiste ne semble pas porter chance au géant BHP Billiton. En effet, il s’agit de la troisième dépréciation en trois ans. En 2012, le groupe avait annoncé une dépréciation de 2,84 milliards de dollars pour l’ensemble de ses activités de gaz de schiste tandis qu’en février dernier, la somme était de 328 millions de dollars à cause de problèmes dans un champ.
Cette fois-ci, BHP Billiton impute la majeure partie de cette nouvelle charge à la « complexité géologique » du champ Hawkville dans le bassin Eagle Ford, au sud du Texas. L’expiration de licences d’exploitation et des changements de projets de développement sur ce site sont aussi mis en avant pour expliquer cette provision.
Le reste serait à mettre sur le compte d’une dépréciation d’écart d’acquisition liée à l’achat en 2011, de la société américaine Petrohawk Energy pour la somme de 12,1 milliards de dollars.
Une dépréciation combinée à une baisse des investissements
Ce n’est pas tout, puisque le groupe a également annoncé une baisse de ses investissements aux Etats-Unis. Confrontée à la baisse du minerai de fer qui constitue sa principale source de revenus, la société a fixé à 1,5 milliard de dollars le montant de ses investissements dans ses opérations « onshore » aux Etats-Unis alors que ce montant était de 3,4 milliards de dollars lors du dernier exercice écoulé.
Ainsi, le bénéfice avant impôt du groupe est annoncé en forte baisse à 13,2 milliards de dollars pour l’exercice qui vient de s’achever contre 22,2 milliards de dollars, il y a un an. Ces annonces ont entrainé une baisse de 0,3% du titre à la Bourse de Londres.
Recentrer l’activité
Le patron du groupe l’a reconnu. « Ces dépréciations sont décevantes » mais il estime « qu’elles ne reflètent pas la qualité générale de nos opérations onshore aux Etats-Unis » mentionnant les performances des champs Black Hawk au Texas, du bassin Permien au Texas et au Nouveau-Mexique et du site de Haynesville en Louisiane.
Alors que la valeur des actifs onshore du groupe anglo-australien atteint désormais les 24 milliards de dollars, la direction, pour expliquer la baisse de moitié des investissements, a annoncé préférer désormais se concentrer sur le développement de dix de ses puits déjà en activité.
En 2014, la baisse des cours du gaz de schiste avait déjà contraint le groupe à recentrer ses activités en réduisant le nombre de puits en activité de 26 à 16.