L’américain UGI Group a obtenu le feu vert de l’Autorité de la Concurrence pour procéder au rachat de Totalgaz, la filiale gazière de Total en France.
Il y a un peu moins d’un an, les deux groupes, Total et UGI Group avaient annoncé qu’ils étaient entrés en négociations exclusives afin que l’Américain, maison mère du distributeur de gaz français Antargaz, rachète, d’ici à la fin juin 2015, Totalgaz. Totalgaz est l’un des cinq acteurs du marché du butane et du propane en France avec Antargaz, Primagaz, Vitogaz et Butagaz.
Les dernières conditions levées
L’Autorité de la Concurrence vient de donner le feu vert à cette opération après l’annonce d’un accord sur certaines conditions. Pour éviter les atteintes à la concurrence, la Commission Européenne avait demandé à l’Autorité française d’examiner le rachat de la société Totalgaz.
Les deux sociétés Totalgaz et Antargaz, présentes sur la marché français du gaz de pétrole liquéfié conditionné (vendu en bouteilles) ou en vrac (pour l’alimentation de citernes de particuliers ou de professionnel), l’Autorité de la concurrence avait assorti la possible réalisation de cette opération à un certain nombre de conditions, notamment au regard de problèmes de concurrence sur le marché du GPL en vrac.
En effet, selon l’Autorité, sur les marchés du GPL vendu en petit vrac la nouvelle entité détiendra « une part de marché particulièrement élevée dans onze zones locales, en raison du renforcement significatif de ses capacités de stockage, qui lui permettra de livrer du GPL dans des conditions qui ne seront pas reproductibles par ses concurrents, faute pour ces derniers de disposer d’infrastructures logistiques à proximité. »
Une présence renforcée en France
Ce rachat va donc renforcer « significativement la présence d’Antargaz au niveau national » en raison principalement de la détention par la nouvelle entité des principales infrastructures d’approvisionnement : les dépôts d’importation maritime et les raffineries, toujours d’après l’Autorité.
Ainsi, UGI Group devra donc céder sa participation dans on dépôt du Havre (Norgal) à Butagaz et 10% de son dépôt de Gironde (Cobogal) à un concurrent. Il devra également réduire à un an, son contrat d’approvisionnement avec les raffineries de Total. De plus, le nouveau groupe devra céder six dépôts de stockage intermédiaire et permettre à un tiers d’entrer au capital de deux autres dépôts.
Une opération à 400 millions
Dès juillet 2014, Total avait annoncé la réalisation de cette opération pour un prix compris entre 400 et 450 millions d’euros alors que les deux groupes sont à peu près équivalents en France, en matière de volumes.
« Avec la cession de Butagaz, le marché du GPL poursuit sa recomposition« , comme le titre d’ailleurs les Echos. Rappelons que malgré les faibles perspectives de croissance du marché, Shell est entré en négociations avec l’irlandais DCC sur la cession de Butagaz pour 464 millions d’euros. Une opération financière quasi-similaire à celle de Totalgaz.