Le groupe anglo-néerlandais Shell est entré en négociations exclusives avec l’Irlandais, DCC sur la cession de Butagaz pour 464 millions d’euros.
Le groupe pétrolier Shell a annoncé être entré en négociations exclusives avec la société DCC Energy, qui propose 464 millions d’euros pour acheter Butagaz, sa filiale française de gaz de pétrole liquéfié. « Butagaz est une superbe marque […] Cette acquisition va nous permettre de conforter notre stratégie de croissance en Europe occidentale » a déclaré Tommy Breen, Directeur général de DCC.
Dans son communiqué de presse, Shell souhaite la finalisation de cette offre d’ici à la fin de l’année. Il annonce également engagé prochainement une procédure de consultation des salariés de Butagaz et de Shell en France avant de demander les autorisations administratives et réglementaires nécessaires pour réaliser cette cession.
Un marché à maturité
La cession de Butagaz intervient alors que les perspectives de croissance sont pourtant faibles. Joël Pedessac, Directeur Général du Comité Français du butane et du propane constate que « les volumes ont beaucoup baissé depuis dix ans mais le marché se redresse un peu depuis le début de l’année. » » DCC Energy pourra compter sur la marque « Butagaz », dont l’image est très forte en France.
Crée en 1931, la société représente 25% de part du marché de la distribution de gaz butane et propane, soit 400.000 tonnes de gaz en bouteille et en citerne, distribués à plus de 4,2 millions de clients particuliers et professionnels, générant un excédent brut d’exploitation de 123,6 millions d’euros en 2014 à l’aide de ses 550 salariés. La direction de DCC a d’ailleurs confirmé qu’elle conserverait « les équipes en place » et maintiendra « une structure séparée ».
Une vente opportune
Deuxième acteur du GPL en Angleterre et en Irlande, DCC Energy profite surtout de la tendance mondiale mise en oeuvres par les majors pétrolières qui cherchent à recentrer leurs activités sur leur cœur de métier, « sur un nombre réduit d’activités et de marchés, là où elle peut être la plus compétitive » selon le communiqué de Shell.
Pour le Président de Shell France, Patrick Roméo, cette offre est à saluer car « elle reflète la haute valeur que DCC Energy place en Butagaz et en ses salariés et démontre le potentiel de la société à l’avenir ».
Pour DCC Energy, cette acquisition sera « la plus importante » jamais réalisée et « une étape majeure dans la poursuite de la croissance de ses activités liées au GPL ». Pour le Directeur général de DCC Energy, « en sa qualité de marque leader en France, ayant un héritage et une réputation forte pour son service client, Butagaz est un ajout stratégique d’importance pour les activités GPL de DCC Energy. »
Le groupe irlandais poursuit sa stratégie d’investissement
Le groupe, côté à Londres, qui s’est séparé de sa filiale alimentaire, a annoncé ce mois-ci, un bénéfice d’exploitation de 308 millions d’euros en hausse de 10,5%. Employant plus de 10.000 personnes dans quatorze pays DCC affiche un chiffre d’affaire de 14,7 milliards d’euros dont 72% est réalisé par sa branche DCC Energy.
Avec le rachat de Butagaz, DCC Energy poursuit sa stratégie après avoir acquis les filiales GPL de grandes compagnies pétrolières en Norvège, en Suède et aux Pays-Bas. Parallèlement, en août 2014, Esso avait annoncé le rachat de son réseau français, soit 322 stations-services par DCC Energy, pour 130 millions d’euros.
Cette opération va entraîner une restructuration du marché du GPL en France alors que l’Autorité de la Concurrence vient d’autoriser le rachat de Totalgaz, auquel DCC Energy s’est intéressé durant un moment, par l’américain Antargaz.