La filière du biométhane en France tire la sonnette d’alarme quant à son avenir qui pourrait bien être sérieusement remis en cause par l’environnement tarifaire.
Alors que plus de 600 dossiers de nouvelles installations de méthaniseurs sont en cours d’examen, l’horizon de la filière biométhane en France semble pourtant s’assombrir. C’est le constat pour le moins pessimiste qui est dressé par les pros du secteur eux-mêmes, et relayé par l’Observatoire du biométhane. En cause, la PPE qui change drastiquement la donne du marché du biogaz en particulier sur un élément fondamental : le prix de rachat.
La nouvelle direction prise par le gouvernement au sujet du gaz vert est en effet des plus décevantes car elle délaisse le biogaz au profit du solaire et de l’éolien entre autres.
Si ce désamour pour le biogaz n’est pas clairement écrit noir sur blanc, il est en revanche bien palpable puisque la PPE demande une accélération de la baisse du prix du rachat de biogaz, de l’ordre de 67 euros le mégawattheure en 2023 contre plus de 100 euros à l’heure actuelle. Sauf qu’un tel rythme de diminution des coûts est tout simplement irréaliste et irréalisable dans un laps de temps si court, à tel point que c’est bien tout l’avenir de la filière qui est remis en cause.
France Biométhane tire la sonnette d’alarme
Pour Cédric de Saint-Jouan, le président du think tank France Biométhane «Le risque est patent que l’industrie n’absorbe pas cette baisse de tarifs trop rapide et que les investisseurs intéressés par le biogaz se désengagent rapidement».
Un problème d’autant plus épineux que la filière est actuellement en pleine expansion, les projets allant bon train dans tout le pays, avec une hausse de 73% du nombre d’installations en cours en comparaison avec 2017. Et force est de constater que la trajectoire de la PPE est réellement de nature à mettre à mal toute l’activité qui est pourtant la plus dynamique de toute l’Europe, juste derrière l’Allemagne.
Les premiers effets néfastes de la publication de la PPE se font même déjà sentir puisque nombre d’investisseurs demeurent dans l’expectative. A part Engie qui n’entend pas baisser les bras et a récemment fait savoir que le groupe investissait 800 millions d’euros sur le secteur.