Le GNV tente une percée sans précédent lors de cette nouvelle édition du Salon de l’Auto à Paris. Et pour cause car le commissaire du Mondial de l’Auto n’est autre que Jean-Claude Girot, l’actuel président de l’Association française du gaz naturel véhicule. Mais beaucoup de chemin reste à faire, la France accusant un net retard par rapport à ses voisins.
Voilà une situation paradoxale comme on les aime tant en France. Le commissaire du Mondial de l’Auto est aussi le président de l’Association française du GNV, un signe fort envoyé à la filière qui en a tant besoin. Car aucun constructeur français n’a présenté de modèles de voitures roulant au GNV. Aucun à destination des particuliers, seul le segment des professionnels avec les poids-lourds dispose d’une réelle alternative aux moteurs thermiques. A ce premier paradoxe vient s’ajouter un deuxième : la France envisage d’interdire les moteurs thermiques à l’horizon 2040. Et pourtant ni Renault, ni Citroën, ni Peugeot n’a planché sur une voiture roulant au GNV.
Et comme « jamais deux sans trois », un dernier paradoxe apparaît: la France compte le plus grand réseau de stations GNV, mais pour poids-lourds uniquement. Rien de bien concret pour les particuliers pour l’heure.
Hors de France pourtant, le filon est déjà bien activé. C’est le cas en Espagne, Italie, Allemagne et Belgique notamment. Et au niveau mondial, on compte non moins de 20 millions de véhicules roulant au GNV comme en Nouvelle-Zélande, au Chili, au Pakistan ou encore en Iran, deux nations dotées de gigantesques réserves gazières. Si la France ne peut pas s’appuyer sur ses ressources en gaz naturel, elle peut en revanche compter sur sa production sans précédent de biogaz.
Alors, quel est le hic ? Car le gaz naturel terrasse le diesel en termes d’efficacité environnementale : aucune émission de particules fines, très peu d’oxyde d’azote et 80 % de C02 en moins. Que du bon pourtant mais les constructeurs français trainent la patte, leurs clients préférant encore le bon vieux diesel ou l’essence et lorgne à présent du côté de l’électrique voire de l’hybride.
Reste que le constructeur espagnol Seat, filiale de Volkswagen, a créé la surprise en présentant un modèle de voiture tout GNV. Il pourrait ainsi ouvrir une brèche et stimulé l’offre française. Idem chez Fiat avec un modèle présenté pour l’occasion.
Mais développer les ventes de voitures GNV en France passera irrémédiablement par un soutien des pouvoirs publics. Les mécanismes d’aide à l’achat fluidifient les marchés et un réel maillage de stations GNV pour particuliers se fait encore cruellement attendre.